La médiation et les personnes vulnérables
15 mars 2019
Majeurs protégés: l’espoir de la médiation
Entrer en médiation pour et/ou autour d’une personne vulnérable soulève de nombreuses interrogations auxquelles Andréa Plumel, Martine Bourry d’Antin et Marie-Hélène Isern-Réal se sont attachées à répondre à l’occasion de cette commission ouverte du Barreau de Paris le 13 mars dernier.
Bien souvent, dans les premiers temps de la fragilité, les personnes concernées sont dans une dynamique de déni, voire de colère. La personne se sent souvent impuissante face à la détérioration de ses facultés et peut parfois se sentir mise à l’écart, exclue des décisions prises pour elle.
Mais, la vulnérabilité bouscule également la famille tout entière et, plus largement, l’entourage. La question des relations verticales entre les générations mais également horizontales entre les fratries se posera nécessairement. La place de chacun au sein de la famille peut être remise en question.
En effet, comment trouver sa place lorsque les rôles s’inversent ? Le parent, figure de la stabilité et de celui qui prend en charge l’enfant permute alors totalement de place. Le parent devient dépendant et l’enfant prend la figure d’aidant
Tous ces bouleversements liés à l’avancée en âge peuvent conduire à des situations de crises qui, si elles ne sont pas appréhendées peuvent aboutir à des ruptures parfois définitives.
C’est en cela que la médiation, mode alternatif de règlement des différends peut alors constituer un extraordinaire outil pour les familles confrontées à ces problématiques.
L’objectif essentiel de la médiation est que les parties rétablissent un dialogue, communiquent et aboutissent à réfléchir ensemble aux meilleures solutions possibles pour elles. La médiation présente donc un réel intérêt dans la gestion des relations entre les générations et notamment lorsque des conflits familiaux mettent en cause une personne âgée.
En effet, le médiateur, parce qu’il est spécifiquement formé à accueillir les souffrances de chacun, parce qu’il est un tiers neutre, va pouvoir questionner les médiés et accueillir leurs ressentis et avoir une compréhension systémique de la famille.
Le temps de la médiation va alors permettre de restaurer les liens familiaux et de reconstruire la structure familiale autour de la personne âgée souvent objet ou enjeu du conflit.
Elle va permettre à chacun de reprendre sa pleine autonomie: plutôt que de se voir imposer des choix faits pour elle et être réifiée, la personne vulnérable va pouvoir être entendue dans ses désirs et remise au centre de sa vie afin qu’elle puisse, autant que possible participer à ces prises de décisions et, partant, les accepter.